lundi 25 août 2008

Docteur, je dois vous parler, j'ai eu de la chance...

Mon billet d'hier sur mon "coup de chatte" dans le Var m'amène trois pistes de réflexions, sur le thème de la chance/malchance :

Ressasser le bien, oublier le mal
Si vous devez raconter un coup marquant, vous choisirez souvent un gros bad beat ou un méchant accident que vous avez subi. La mémoire est souvent bien sélective...
On raconte rarement les coups de chance dont on a profité, surtout quand on a mal joué. On ne raconte jamais quand AA bat 72o, car c'est un coup normal.
On devrait! Il faut se souvenir de tous les coups quasi perdus qu'on gagne à la river, de ces all-in désespérés qui craquent les as et permettent d'emporter un gros gain ou de revenir dans un tournoi.
On devrait même se vanter qu'on a gagné les 4 derniers coin flips consécutifs ou que les as ne se sont pas fait craquer depuis 10 jours (si si, ça arrive).
Cela aide à relativiser (voire même anticiper) les mauvais coups, inévitables, et auxquels il ne sert à rien de penser et repenser. Il vaut mieux tout de suite se reconcentrer. Aucun joueur de poker ne peut remporter tous les coups où il part favori.
J'avais bien aimé la phrase d'un champion (je ne sais plus qui), qui à la suite d'un bad beat a répondu à son adversaire qui s'excusait : "Ce que tu viens de me faire, je l'ai déjà fait à d'autres".

La théorie du dé
A partir de quel pourcentage un coup perdu est ressenti comme un bad beat? Cela dépend de la sensibilité individuelle, du montant ou de l'enjeu du pot, de la configuration du coup (accident inévitable ou call affreux du vilain?), etc...
Si je prend un dé à 6 faces, j'aurai du mal à parier ma maison que le 6 ne va pas sortir au prochain tirage (même si c'est EV+). En effet, aucun coup n'est garanti d'avance. Et pourtant, une face donnée n'a que 17% de chance de sortir, le même pourcentage environ qu'un affrontement pp2 vs ppA.
C'est sans doute très con, mais je pense souvent à cet exemple pour relativiser un sale coup.

Comprendre c'est bien, accepter c'est mieux
J'ai déjà vanté sur ce blog les mérites du livre Poker Mindset. Deux des thèmes récurrents sont les suivants :
- la chance domine le court terme, les skills dominent le long terme,
- un joueur de poker doit comprendre et accepter cette réalité.
Rien de nouveau, direz-vous? En étant vraiment honnête, j'ai du reconnaitre que je comprend cette réalité depuis bien longtemps, mais que j'ai toujours un peu de mal à l'accepter. Une piste de travail supplémentaire.

Dernier point, même s'il n'est pas très original : un bon joueur subit forcément plus de bad beats qu'il n'en donne...


bon tout ça c'est joli à froid, mais ça ne m'a pas aidé hier soir quand j'ai pris un 2-outer dans la gueule sur un pot énorme :(

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