vendredi 31 octobre 2008

Si les dollars s'envolent, les écrits restent

En déplacement toute la semaine.

Ca laisse moins de temps pour jouer, mais plus pour lire.
J'ai donc fini "Sit'n Go Strategy", de Colin Moshmann. Tous les forums le citent comme la grosse référence pour les STT. En effet, je le conseillerai à tous ceux qui désirent s'y mettre.
Pour autant, rien de particulièrement novateur là-dedans, il s'agit de concepts bien connus, et très certainement efficaces.
Enfin dans toute publication il y a des choses à retenir, et je pense que si je maîtrise déjà les différentes phases du tournoi et l'aggressivité nécessaire à la bulle, j'ai sans doute des progrès à faire dans mes calls.

Je vais sans doute attaquer maintenant "Joueur né" (qui décrit la vie de Stu Ungar) que m'a gentiment prêté Alex. Si j'ai bien compris l'avis général, je devrai le dévorer assez rapidement.

Et j'ai ajouté à ma liste de lecture "Kill Everyone" que j'ai parcouru rapidement dans l'avion vers Dublin. Ca parle de poker de tournoi et c'est une approche très moderne et aggressive du jeu. Si ça ne correspond pas forcément à mon jeu actuel, je pense néanmoins qu'il y a beaucoup à en tirer. Ce livre a l'air d'être une tuerie ;)...

lundi 20 octobre 2008

Guinness and happiness

De retour de Dublin, je dois souligner à quel point le week-end a été agréable :
- une ambiance formidable, avec une équipe d'excellente humeur
- un tournoi de qualité, avec Manu qui nous a bien fait vibrer
- mon jeu qui se remet doucement en place. J'estime avoir fait le minimum d'erreurs sur les 2 tournois qu'on a joué. Sans doute des améliorations à apporter, mais dans l'ensemble aucun regret sur mes coups joués (peut-être le dernier de l'IPO?).
- à boire, à manger (hmm l'Elephant Castle...)
- un petit club sympa avec boissons et donkament à volonté


Un CR rapide de l'IPO :
Je me met en mode scaphandre en arrivant à table : capuche + lunettes. J'ai vraiment besoin de m'isoler physiquement pour ne pas donner de tells, je sais que je suis mauvais pour ça.

Phase 1- L'observation
Au début, je ne joue pas beaucoup de coups mais j'essaie de prendre des infos. Premier constat, le niveau de la table est beaucoup plus relevé que prévu. En plus j'ai des tights à ma droite, et des LAG à ma gauche. L'un d'eux notamment limpe-call beaucoup et ne lache rien derriere. Ca va être difficile.
Assez tôt, je découvre AQ en middle dans un pot non ouvert. Je relance x3, payé par la BB. Flop 89Q rainbow, je mise la moitié du pot. Je suis suivi, ce qui ne me plait, ma mise sous forme de continuation bet pouvant être suivie par pas mal de mains. Turn sboub, je mise à nouveau et je suis encore suivi. Une brique à la river : check-check, et mon adversaire montre JT pour une quinte floppée. Je suis assez content de ne pas avoir surjoué TPTK, et je pense que mon adversaire a tort de slowplayer sur les trois streets. Il pouvait me prendre plus.
Quelques coups joués pas chers en position et qui touchent me permettent de me maintenir aux alentours de 8-9k, sous le stack de départ, après être brièvement descendu aux alentours de 5k.

Phase 2- Le rush
Juste avant la 1ere pause, je découvre AA UTG. Je décide de jouer straightforward et j'ouvre à 4BB. Le bouton me surrelance (yipee :)). Je le met plus volontiers sur KK, QQ que sur AK. Je décide donc de boiter car il va sans doute suivre et je ne veut pas qu'un flop dangereux ou contenant un as ne gèle l'action. Il me suit avec KK et je tiens pour passer à 18k.
Au retour de la pause, je touche énormément de jeu preflop, et même si je ne floppe rien derrière, mon aggressivité me permet de remporter de nombreux pots. Curieusement j'ai l'impression que mon image ne pâtit pas du grand nombre de coups joués, même si peu de coups vont au showdown. Je monte assez vite au-dessus des 30k. C'est l'heure de la pause dîner.

Phase 3- La patience
Au retour de la pause, ayant épuisé mon capital chatte, je passe très exactement 2h (3 niveaux) à contempler des poubelles. Je tente juste un raise entre blindes avec A2s et doit folder sur la boite. Au bout d'un moment, estimant que mon image doit être excellente (2h de fold, c'est looooong), je tente un vol au cutoff sur un pot non ouvert avec Q5s, mais une relance de SB me fait également passer.
Malgré ma grande patience, les blinds érodent lentement mon stack qui passe sous les 25k.
Enfin, suite à la boite d'un short stack (5k environ) en middle, je découvre JJ au bouton et je boite également pour isoler. Il a A9o et je le sors.
Une vingtaine de mains plus tard, j'ai à nouveau JJ, je fais une relance, surrelancée par un autre short stack qui a lui aussi 5K environ et également A9o. Bis repetitae, et tu peux rejoindre ton prédecesseur.

Phase 4- Short Stack Strategy
A partir de maintenant, je suis de nouveau dans les 30k, mais la moyenne m'a bien dépassé. Il me reste 2h avant le day 2 et les blinds me laissent un M d'environ 10. Je suis assez confiant et en même temps je sais que je dois au moins doubler pour aborder le day 2 dans de bonnes conditions. En plus, j'aime bien et je sais gérer cette période de tournoi avec un petit stack.
J'arrive à voler quelques coups, et je me maintiens mon stack.
Un seul regret : je n'ai jamais oser restealer mon voisin de droite qui prend trop facilement mes blinds. La fréquence de ses raises et l'impression de bon joueur qu'il dégage me laissent penser qu'il vole en position avec rien, mais la faiblesse des mains que je trouve me gêne un peu. Le problème est que si je veux le restealer je suis obligé de le faire à tapis, et je ne veux pas jouer mon tournoi là-dessus. Il suffit qu'il ait pour une fois une vraie main pour que je sorte en regrettant...

Au niveau de blinds 1500-3000, j'ai dans les 35k (M entre 7 et 8). Il reste 5 minutes avant le changement de blinds, puis 40 mn avant le day 2. Je découvre AQs UTG. Impossible de juste relancer, je dois folder ou boiter.
J'annonce all-in et me camoufle sous ma capuche. Un joueur prend 5 minutes de réfléxion (qui me permettent d'exclure AA-KK-QQ) puis décide de caller. Je suis donc sur d'être en coin flip. En fait il a AK, et sa réflexion était légitime, car il me couvrait de peu. Je sors sur cette main.
Un peu dégouté comme toujours quand on sort, mais persuadé quand même d'avoir fait le bon move.
Mais dès le lendemain et encore plus aujourd'hui je me dit que la position était vraiment pourrie, et que je n'étais pas si désespéré. Aurais-je pu attendre une ou deux autres orbites de plus? N'aurais-je pas eu plus de regret si les 20 mains suivantes ne sont que des poubelles?
J'ai besoin de vos avis sur ce dernier coup.

Le lendemain, on a assisté à la partie de Manu. Il a su être très patient avant la bulle (je ne sais pas si j'aurai foldé ce qu'il a foldé, et je serai donc sorti prématurément). Un grand Bravo à lui en tous cas.

Puis direction Dublin pour jouer un donkament-boucherie dans un cercle super sympa. J'ai à ma table autant de fish que Simon et Momo ont pris de coca dans le frigo. Normalement ils étaient presque tous à l'IPO la veille (les fishs, pas les cocas) , mais je me demande bien où, car je n'en avais pas à ma table...
On active tous le mode gambling (surtout Simon apparement), et je suis le seul à chatter entre les gouttes... pour un temps.
Avec un stack au-dessus de la moyenne (je suppose, car on n'avait pas de tournament director digne de ce nom). Je call un tapis avec KK vs Axo, et je perd sur un Ace on the river. Le coup immédiatement après, je surrelance à tapis le donk de la table (qui au moins nous a involontairement amusé avec ses commentaires) avec AK. Il avait QQ et me sort.

Outch, 2 coups pour sortir d'un tournoi où je commençait à être pas mal, il va me falloir de la bière, des chicken wings et un hamburger à se damner pour me consoler. Plus le fameux "murder by chocolate" bien sûr...


Un grand merci à tous à tous pour l'ambiance...

jeudi 16 octobre 2008

La queue entre les jambes

J'avais plusieurs idées de titre pour cet article. Au choix :"Retour aux sources", "Qu'on me donne l'envie (c)Laboulle" ou encore "Rebuy!".

Après un mois de septembre catastrophique niveau résultats, le mois d'octobre a été totalement fade: j'ai finalement décidé de ne rien décider au niveau bankroll (tout est encore sur neteller). J'ai vaguement joué avec ce qu'il me reste sur PS et sur FT, sans réussir à décoller ni même à me broker.
Mais pire, j'ai joué sans motivation et sans plaisir, à l'exception de quelques lives (dont une super soirée de Horse).
Mon blog n'est plus actualisé, je lis à peine ceux des autres, sans prendre la peine de commenter, et je n'ai pas le temps pour les forums.

Du coup, j'ai l'impression que le tournoi de Dublin tombe au pire moment : jeu en compote, motivation à zéro, confiance au plus bas.
Mais il y a une autre façon de voir les choses : j'ai l'occasion de passer un week-end à l'étranger sympa avec des potes au pays de la bière, je vais jouer en live sur une structure agréable, et comme tout est déjà payé depuis longtemps, je n'ai pas de pression d'argent sur cet event. En bref, j'ai l'occasion de jouer totalement libéré, ce qui me manque depuis un moment.

J'ai un peu repris Harrington I pour revenir aux bases, et je dois reconnaitre que j'avais un peu divergé sur ce que ce livre m'avait appris et apporté. Un petit retour en arrière plein d'humilité s'impose.

Et hier soir, j'ai un peu rejoué sur Everest, et je me suis senti à l'aise pour la première fois depuis 1 mois. Alors même si on ne peut pas juger sur la microvariance d'une soirée, je me demande si je ne vais pas retourner jouer sur Everest (d'où le titre de l'article). Au moins le temps de reprendre confiance.

Alors oui, ça fait au moins 3 fois que je le dit, mais c'est peut-être enfin le nouveau départ que j'attendais.


Et comme tout le monde se met à citer des poètes et des philosophes, je m'y colle avec une belle touche de romantisme :

"A force d'enculer les poules, on finit par casser des oeufs".
Le Poulpe